Quoi que ce soit, cela n’est pas mien (N’etam mama)
Quoi que ce soit, je ne suis pas cela (N’eso’ham asmi)
Quoi que ce soit, cela n’est pas mon ego (Na me so attā)
Il y a un sans naissance, sans devenir, sans création, sans conditions
atthi ajātaṃ abhūtaṃ akataṃ asankhataṃ
Caractéristiques de l’existence
La condition humaine est une condition « moyenne », présentant évidemment de bons aspects, mais où dominent les aspects négatifs, l’addition de l’ensemble ne se résolvant pas en une salutaire neutralité, mais en une insatisfaction ressentie par tous les hommes ou presque.
Les caractéristiques de cette condition sont les suivantes :
précarité de l’existence : d’une part la naissance annonce le déclin et la mort, d’autre part la vie est jalonnée d’ « accidents » ;
impermanence de toutes choses, quelque subtiles qu’elles soient ;
absence d’existence propre, d’essence de toutes ces choses qui sont entièrement contingentes et dépendent seulement de conditions ;
illusion fondamentale du « moi » considéré comme absolument réel et ayant une existence propre. Cette illusion génère le vouloir-vivre, le vouloir-ressentir (par les six sens) qui nourrissent en retour l’illusion. Cette illusion génère les conflits avec les « autres » (et avec soi-même), conflits positifs : les désirs, conflits négatifs : les aversions. Citons aussi la « nostalgie », ce vouloir le moi immortel, permanent, satisfait à jamais. Notons enfin les deux aspects de cette illusion : l’aspect conscient et l’aspect inconscient ;
impossibilité de connaître parfaitement les phénomènes sensoriellement, donc intellectuellement (puisque le mental est l’un des six sens), cette méconnaissance des choses étant la source d’une anxiété, d’une insatisfaction profonde.
A cela, s’ajoutent d’autres caractéristiques propres à notre époque.
Les caractéristiques du monde moderne :
perte du sens métaphysique, vie uniquement physio-psychologique ;
extraversion, centrifugation à vitesse croissante, esprit dit « scientifique », rationalisation par en dessous ;
refus, impossibilité de continuer à adhérer aux voies traditionnelles occidentales, ou plutôt à ce qu’il en reste ;
inconsciente exagération de l’individualité ;
prédominance du positif sur le négatif ; vie plutôt que mort ; engouement pour la jeunesse, refus de vieillir, essai de maintenir par tous les moyens une santé compromise par la mauvaise alimentation, les pollutions...
Conséquences de ces caractéristiques :
anxiété, angoisse, dépression, peur de la mort, fatigues, mélancolies, insatisfactions ;
exaltation de l’agressivité ;
exaltation sensuelle ;
idéologies matérialistes et brutales ;
en général, vie sans but, décevante, mécanique, distraite.